Qu’est-ce que la chatte Missoui savait d’instinct en contactant les bébés?
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La chatte Missoui et les enfants
Avec les enfants, la chatte Missoui savait tout d’instinct: qu’il ne faut pas sortir les griffes sur la peau, et même à travers les vêtements, qu’il faut tout supporter des bébés et ne pas dormir sur leur tête.
Et je vis Missoui se laisser habiller d’une robe de poupée, puis d’un manteau par-dessus, le tout boutonné du bas jusqu’en haut, le col bien serré autour du cou, avec par-dessus le marché un bonnet. Je revois encore son regard si doux et résigné sous le bord en tricot du bonnet, au ras de ses sourcils
Supporter cela, pour un chat, c’est déjà beaucoup. Mon fils, ensuite, l’asseyait dans une petite poussette pour poupée appartenant à sa sœur
Mon fils organisait les incroyables scènes de bataille, où la chatte était tour à tour ennemi, compagnon de combat, barricade à franchir. Il sautait à pieds joints au-dessus d’elle, retombait de tout son poids à dix centimètres de son corps en faisant vibrer tout l’étage. Je tremblais qu’un jour il ne lui écrase une patte. Elle, ne frémissait pas d’un poil et le regardait faire, tranquille et ravie. Et, la crise de guerre terminée, s’ensuivait un gros câlin à deux où Missoui, la truffe contre son nez, lui apprenait la douceur et l’intimité.
Dans mes souvenirs, une petite scène me revient, qui nous avait beaucoup frappées, ma fille et moi. Elle avait environ sept ou huit ans et était en proie un soir à l’un de ces chagrins d’enfant accompagné de sanglots déchirants, et dont on oublie la raison à peine quelques jours après. Elle pleurait depuis un bon moment déjà, faisant beaucoup de bruit, réfugiée dans l’angle d’un grand canapé. La chatte, couchée sur un fauteuil un peu plus loin, de l’autre côté d’une table basse, la regardait attentivement. Je dus dire un mot qui déclencha chez ma fille un sanglot particulièrement fort et désespéré. La chatte ne fit qu’un bond et se précipita sur elle. Comme un éclair, elle sauta la table, parcourut toute la longueur du canapé sur le bord du dossier, avec la soudaineté et la violence d’une attaque … pour se blottir dans son cou, la tête enfouie sous son oreille.
Ma fille, complètement surprise par ce qui venait d’arriver, restait figée, tout sanglot suspendu, bouche ouverte, n’osant bouger avec la chatte immobile sur son épaule, son mufle appuyé sur son cou. Au bout d’un moment, toujours sans oser remuer, elle balbutia, la voix mouillée de larmes: «Tu as vu ce qu’elle a fait?»
Au bout d’un moment, ma fille la serra contre elle. Ni elle ni moi n’osions vraiment nous rendre à l’évidence: Missoui avait sans doute bondi pour la consoler. En tout cas, de chagrin il ne fut plus question et nous en avons instantanément oublié la raison. Mais nous parlons encore de ce merveilleux et surprenant moment vécu grâce à Missoui.
D’après Anny Duperey «Les Chats de Hasard»