Comment était le poulailler?
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Mes premières poules
Dans mon grand jardin au cœur de cet environnement champêtre, donc, je me promenais un beau soir, profitant du coucher de soleil, contente du travail accompli et du résultat harmonieux que je voyais autour de moi. C’était un de ces soirs parfaits où tout est beau, apaisant, où l’on a l’impression que la nature entière se tait à l’approche de la nuit. Tout était calme, calme, calme … En ne cessant pas de profiter de cette heure bénie, je pensai: «Ça manque un peu de vie.»
Il y avait, à l’écart de la maison, sans être toutefois trop loin, un coin abrité qui serait parfait pour construire un petit poulailler. Il serait facile, en s’appuyant sur un mur bas, d’y adjoindre une volière …
C’était parti. Un jour, donc, le poulailler fut construit. Nous n’avions pas économisé sur le confort des futures pensionnaires. Pas de cabanon cloué à la va-vite avec trois planches et un bout de grillage. Un vrai petit édifice de 6 ou
Mon amie Michèle, éleveur de bovins qui habite le village voisin, me dit qu’elle connaissait, non loin de son exploitation, une famille, qui vivait tout à fait «à l’ancienne» dans une petite ferme pleine d’animaux de toutes sortes. Ils accepteraient avec plaisir de me céder quelques poules.
Je me munis de ce que je pensais le plus pratique pour ramener mes bêtes à plumes: les paniers des chats, qu’il suffirait de lessiver ensuite. Nous avions projeté de commencer modestement, et prudemment, par deux poules. C’était suffisant pour avoir quelques œufs, sans trop de travail de maintenance en perspective.
Après une quinzaine de kilomètres à travers champs, nous parvînmes à une petite ferme au bord de la route. Une ferme modeste, charmante, qu’on aurait pu dessiner dans un livre destiné à familiariser les enfants citadins à «la vie à la campagne». Une enfilade de bâtiments sans étage coulait doucement le long d’une cour, l’espace était intime et convivial. L’ensemble était bon enfant et sympathique. L’accueil le fut aussi.
Les poules que le paysan attrapa pour moi n’étaient pas de ces grosses poules de ferme, rousses, blanches ou noires, que nous connaissons tous, mais des poules naines, vives, couleur de perdrix, proches de la race sauvage d’origine, que l’on nomme ici «cayenne».
Après une course-poursuite assez rigolote, ces poules étant très rapides et agiles, les deux poules furent mises ensemble dans une de mes caisses, vu leur petite taille. Je m’apprêtais à remercier, à demander combien d’argent je devais en échange de ces petites bêtes, mais l’homme m’avait déjà résolument tourné le dos, se dirigeant de nouveau vers le fond de la grange en disant: «Et maintenant, le coq.»
Je tentai de stopper sa recherche en protestant: «Non, non! Je n’ai besoin que des poules, c’est juste pour avoir quelques œufs!» L’homme se retourna vers moi d’un bloc, les cheveux en bataille et, ses beaux yeux écarquillés de saine révolte, il s’exclama, dramatique, en m’entendant refuser un coq: «Ah! Bon Dieu, faites pas ça, elles vont être malheureuses!» Une heure plus tard, je repartis, sans que l’on voulût accepter que je paie quoi que ce soit pour mes trois volatiles. L’homme au visage rond et aux yeux bleus me les donnait. Il m’avait donné, avec cette leçon d’humanité envers les animaux, bien plus que cela … Merci, monsieur.
D’après Anny Duperey «Le poil et la plume»