Quelle était la profession de Madeline?
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Retour de vacances
Madeline claqua la portière de la voiture. Elle composa le code pour ouvrir la porte qui donnait sur une cour plantée d’arbres. Là, en rez-de-jardin, se trouvait l’appartement qu'elle louait depuis qu'elle habitait Paris.
Elle alluma le chauffe-eau en grattant une allumette et mit sa bouilloire en marche pour se préparer un thé bien chaud. D’ailleurs, elle n’avait pas d’appétit.
L'ancien atelier de peintre avait été transformé depuis un siècle en un joli appartement disposant d'un salon et d'une chambre en mezzanine. Mais la hauteur de plafond, les larges verrières qui perçaient le mur principal et le parquet en bois peint rappelaient la vocation artistique initiale et contribuaient au charme et au cachet du lieu. Comme d’habitude, elle s’y sentit rassurée.
Elle prit une douche éclair, sortit de la salle de bains en frissonnant et attrapa dans son placard un tee-shirt, un jean et un gros pull en shetland. Prête à partir, elle enfila un blouson de cuir et noua autour de son cou son écharpe la plus chaude.
Il était à peine plus de 8 heures lorsqu'elle enfourcha la selle de sa moto jaune flamme. Son magasin était tout près. Cheveux au vent, elle parcourut la petite centaine de mètres de la rue Delambre qu'elle adorait. Ici, Rimbaud et Verlaine avaient composé des vers, Aragon et Elsa s'étaient aimés et Godard avait immortalisé la fin de son premier film: cette scène si triste dans laquelle Jean-Paul Belmondo, «à bout de souffle», s'écroule, une balle dans le dos, sous les yeux de sa fiancée américaine.
Madeline prit la rue Delambre jusqu'au Jardin Extraordinaire, la boutique qui faisait sa fierté et qu'elle avait ouverte deux ans auparavant.
Elle remonta le rideau de fer avec appréhension. Jamais elle ne s'était absentée si longtemps. Durant ses vacances à New York, elle avait confié les rênes du magasin à Takumi, son apprenti japonais qui terminait sa formation à Paris.
Lorsqu'elle pénétra dans le local, elle poussa un soupir de soulagement. Takumi avait suivi ses conseils à la lettre. Le jeune Asiatique s'était approvisionné la veille et la pièce débordait de fleurs fraîches: orchidées, tulipes blanches, lys, poinsettias, hellébores, renoncules, mimosa, jonquilles, violettes, amaryllis. Le grand arbre de Noël qu'ils avaient décoré ensemble brillait de tous ses feux et des gerbes de gui et de houx pendaient au plafond.
Contente, elle quitta son blouson pour enfiler son tablier, rassembla ses outils de travail
Madeline avait conçu son atelier comme un lieu magique et poétique, une bulle propice à la rêverie, un havre de paix sécurisant loin du tumulte et de la violence de la ville. Quelle que soit la tristesse d'une journée, elle voulait que ses clients mettent leurs soucis entre parenthèses dès qu'ils franchissaient le seuil de sa boutique. Au moment de Noël, l'atmosphère de son Jardin Extraordinaire était particulièrement enchanteresse, renvoyant aux parfums de l'enfance et aux traditions d'antan.
Une fois les «premiers soins» terminés, la jeune femme sortit les sapins pour les installer contre la devanture et ouvrit sa boutique à 9 heures tapantes.